đFaire les carreauxđ
Ce matin je faisais les carreaux. Câest loin dâĂȘtre la tĂąche domestique que je prĂ©fĂšre. HonnĂȘtement sans faire la desperate housewife , il y a des tĂąches domestiques que je ne trouve pas si dĂ©sagrĂ©ables, mais celle-ci nâen fait pas partie. Je faisais donc les carreaux par nĂ©cessitĂ©, parce que le point de non-retour nâĂ©tait plus trĂšs loin.

AprĂšs avoir consciencieusement frottĂ© la porte fenĂȘtre, je me recule pour admirer le rĂ©sultat et le constat Ă©tait sans appel : câĂ©tait affreux / toujours sale / comme si je nâavais rien fait.
Evidemment, comme jâai un petit chaton qui ne doit pas sortir, je nâavais nettoyĂ© que lâintĂ©rieur, lâextĂ©rieur Ă©tait toujours aussi dĂ©goutant : traces de pattes de chat, goutte de pluie, marque de ballons, doigts un peu gras⊠tout Ă©tait lĂ !
En sophrologie, on utilise beaucoup dâimages. Plus je pratique et plus jây deviens sensible, plus je vois partout des images que je pourrais exploiter.
Ne sâoccuper que de la partie Ă©mergĂ©e de lâiceberg, nâest-ce pas ce que nous faisons tous ? Pourtant on le sait bien que cet iceberg est bien plus gros que ce lâon voit. On le sait bien que cette fenĂȘtre ne sera jamais propre si on ne sâattaque pas Ă lâautre cĂŽtĂ© bien plus sale.
- Quand on est fatiguĂ©s, voire complĂštement claquĂ©s, faire une grasse matâ et prendre un bain nous fera sans doute du bien, mais nous ne serons pas reposĂ©s pour autant. Quâest-ce qui nous empĂȘche de nous demander ce qui nous fatigue vraiment ? Pourquoi ne pas sâattaquer Ă la vraie cause ? Un planning bien trop chargĂ© ? Un besoin urgent de partager des tĂąches, de dĂ©lĂ©guer ? Une nĂ©cessitĂ© dâapprendre Ă lĂącher prise ?
- Si on se sent mal dans son corps, quâon le trouve moche, trop gros, pas assez ferme ; se priver nâaura certainement que des consĂ©quentes nĂ©fastes ; manger Ă©quilibrĂ© et refaire du sport seront Ă©videmment des bonnes attitudes Ă adopter ; mais nây a-t-il pas autre chose ? Pourquoi ce corps nous pose tant de problĂšmes ?
- Un enfant que lâon trouve insupportable, il nâĂ©coute pas, fait sans cesse des bĂȘtises, rĂ©pond, tape, insulte⊠On peut le raisonner, essayer de le calmer, le crier, le punir ; la situation risque de se reproduire encore et encore. Pourquoi est-il comme ça ? Que se passe-t-il dans sa vie pour quâil ressente le besoin de repousser toujours les limites, pour quâil cherche Ă tout prix Ă se faire remarquer ? Quâest-il en train de nous dire ?
Il est souvent difficile de se poser les questions qui fĂąchent. Il est douloureux de sâattaquer Ă ce que lâon met tant de soin Ă cacher. Pourtant si on ne le fait pas, la partie immergĂ©e de lâiceberg sera toujours lĂ , attendant le meilleur moment pour nous heurter de plein fouet ; si on ne sâoblige pas Ă sâoccuper de la source de nos problĂšmes, la fenĂȘtre sale continuera de nous narguer tous les jours.
đSortons chiffons et huile de coude !đ